Evaluer les élèves, stopper la constante macabre, A. ANTIBI

Témoignage d’André Antibi sur la notion de constante macabre.

Sous la pression de la société, les enseignants se sentent obligés inconsciemment de mettre une certaine proportion de mauvaises notes, « une constante macabre », pour être crédibles.
La courbe de Gauss montre qu’un tiers de notes sont bonnes, un tiers moyennes, un tiers mauvaises ; dans toutes les matières, à tous les niveaux (1er et 2nd degrés).

Les conséquences de la constante macabre sont délétères : perte de confiance en soi chez les élèves, décrochage scolaire, perte de motivation, détérioration du climat et de la confiance entre professeurs et élèves, mal-être à l’école, inflation des cours particuliers.
Lorsqu’un enseignant prépare un sujet de contrôle de connaissances et qu’il choisit un barème, il fait en sorte, plus ou moins consciemment, que les notes soient étalées convenablement avec de bonnes notes, des moyennes et des mauvaises quel que soit le programme du contrôle, la qualité de l’enseignement ou le niveau de la classe.
Or, il ne faut pas confondre une situation d’apprentissage et une situation d’évaluation : en phase d’évaluation, il convient de tester surtout les connaissances acquises par l’élève, et non pas sa faculté à surmonter, en temps limité, certains obstacles.

Lieu : LP René Cassin, Metz (57)

Nom des intervenants : André Antibi – Professeur d’université émérite de mathématiques à l’université Paul Sabatier de Toulouse
Chercheur en sciences de l’éducation